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Art contemporain : De la friperie en objet d’art

Ce sont des projets d’art intitulés « Gouli » (la sueur) et « dibala, la case sacrée » qui ont fait objet de restitution au musée national.

« Faire des objets usagés ou usés, des matières premières » c’est le thème des projets d’ Alioum Moussa et jean Michel Dissake  dont les restitutions ont été présentées le 9 novembre 2023 à  Yaoundé.  Porté par la maison Créations Contemporaines ces projets dont le premier «  Gouli » dont l’auteur est Alioum Moussa  est le prolongement du projet artistique Mod-Art dont l’idée est de produire des pièces uniques d’art à partir des rebuts de vêtements.

Maroua étant le pôle unique de production de coton et la ville natal de l’auteur, c’est les raisons pour lesquelles la production y a été réalisée.  Ce projet met en évidence le paradoxe de l’essor économique des rebuts de vêtements parfois destinés à des climats hivernaux dans une Afrique subsaharienne productrice de coton, pauvre et au climat tropical.

L’œuvre centrale d’Alioum Moussa s’appelle « coton couronne », sa réalisation a mobilisé le plus grand nombre d’heures de travail.  Cette œuvre porte en elle la dialectique qui habitait l’artiste dans le cadre de la résidence.  « Ma pratique artistique intègre différents médiums : la peinture, le dessin, la sculpture, la photographie, la vidéo jusqu’au installation et performances. Je suis guidé par l’envie d’expérimenter les pistes et différentes possibilités ouvertes par ces médiums », explique Alioum Moussa.

Le projet « Dibala, la case sacrée » est une inspirée des rites d’intronisation chez les peuples Sawa. Un monument de transmission entre les vivants et les morts.  C’est au bout de 6 mois de travail que Jean Michel Dissake assisté de son équipe de travail et des étudiants des instituts des beaux-arts de Foumban et de Nkongsamba ont mis sur pied la gigantesque fresque de 21 m de long sur 5m de large, qui occupe toute la façade de l’institut français de Yaoundé.   L’objectif de projet est selon l’artiste « contribuer à réconcilier l’humain avec la nature et d’établir un dialogue sincère entre la nature et la technologie afin de retrouver l’équilibre ».

La technique de réalisation est celle de l’assemblage : des plus petites unités de la composition aux plus grandes.  Comme matériaux utilisés, on a les plaques d’immatriculation de véhicules collectés dans notre environnement.  Pour l’auteur c’est un matériau porteur de charge et de symbole. « Les plaques d’ immatriculations symbolisent le code des personnes qui ont déposé leurs enveloppes corporelles pour donner l’espace à  l’esprit et à  l’âme », soutien Jean Michel Dissake.

Sara Éliane Nematchoua

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