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Thierry Kamto : « J’ai refusé d’être une star, je préfère être dans l’ombre… »

C’est un nom bien connu dans l’univers de l’audiovisuel camerounais ; Thierry Kamto officie sous la casquette de réalisateur dans la très dynamique chaine privée Canal 2 international. Nous vous l’offrons…

Thierry Kamto, un nom qui revient tout le temps sur le petit écran, les téléspectateurs de la chaine Canal 2 International en savent quelque chose. Sinon, réalisateur depuis combien de temps ?

Tout d’abord, il m’est difficile de ne pas traduire le plaisir qui m’habite en ce moment ; vous êtes un site qui a réussi à s’imposer parmi tant d’autres et ma fierté est plus grande parce qu’il représente valablement le Cameroun. Pour répondre à votre question, officiellement je suis réalisateur depuis trois ans exactement. Avant je n’étais qu’un simple cadreur, par la suite je suis passé chef plateau, puis par l’onction de mes aînés Parfait Zambo et Dominique Bihina qui m’ont longtemps encadré, j’ai pu franchir ce grand pas et je leur en serais toujours reconnaissant. Ils m’ont tout appris, car c’est dans le tas que je me forme, n’ayant pratiquement reçu aucune formation professionnelle dans le domaine. Bien sûr cela a pu se faire grâce à une ouverture d’esprit et à une humilité dont j’ai su faire preuve. Ce sont des qualités qui, dans ce métier, vous prédestinent à un avenir probant. Mais j’avoue que j’ai surtout eu beaucoup de chance d’être tombé sur ces deux grands messieurs.

En quoi consiste le gros de votre travail ?

Je voudrais déjà souligner que c’est très difficile car une fois que vous acceptez ce métier, vous n’avez plus de vie, d’ailleurs mon couple en pâti, puisque vous ne vous appartenez plus. Le travail est énorme alors vous vous levez tôt pour ne rentrer que très tard dans la nuit. Mais on assume ce choix car c’est un métier passionnant et on se doit d’être professionnel. Pour revenir à mon travail, je dois m’assurer que tout soit prêt avant le début des émissions, je dois m’accorder avec le directeur des programmes, m’assurer de la ponctualité des programmes, et il y a le plus important : Mettre tout le monde dans la bonne humeur car s’il y en a qui sont de mauvaise humeur ou qui stressent, le programme aura des failles, et c’est pas bon pour l’image de la chaine. Et je dois cet esprit de rassembleur à un grand monsieur, M. Bouba Ngomena, qui avait constaté mon impulsivité dans mon élan de perfectionniste, alors il m’a tempéré et jusqu’aujourd’hui me prodigue beaucoup de conseils. Merci vraiment à ce grand monsieur.

Justement on en venait, il se dit effectivement que vous êtes perfectionniste ; ce qui n’enchante pas toujours vos collaborateurs…

(Rires) Vous êtes au courant de tout hein, monsieur Dariche Nehdi… Oui, je l’avoue, je suis un perfectionniste, même si nul n’est parfait. J’ai juste le goût du travail bien fait et je suis parfois très exigeant envers moi-même et envers mes collaborateurs, d’où le rapport qu’on vous a fait (rires). Je peux avoir des insuffisances, des manquements, mais Thierry Kamto est un homme humble, un homme bien, je puis vous l’assurer. Je suis juste un maniaque

Mais avant cette belle aventure, que faisait Thierry Kamto et qu’est-ce qui a motivé cette orientation vers la réalisation ?

Je vais commencer par répondre à la seconde question… Ma motivation vient de ma rencontre avec monsieur Dominique Bihina. Ce monsieur m’a très vite marqué et intéressé, et en le côtoyant j’ai pu me rendre compte que nous avions pratiquement le même parcours. J’ai été animateur des programmes « Cartons rouge » et « Challenge Vacances », j’ai partagé les même plateaux avec des noms comme Ivo et Jason Black. Lui aussi l’a été à une époque où il se faisait appeler Wesley B dans le programme « Emergence ». Seulement à un moment, j’ai voulu passer à autre chose. Je trouvais qu’être animateur nous conférait plus le statut de star, et je n’arrivais plus à m’épanouir convenablement car contraint d’adopter une certaine attitude, un certain fonctionnement. Personnellement, ce n’était pas mon but, d’être un personnage public ; c’est plus travailler dans l’ombre qui m’enchantait. Alors je suis passé derrière la camera et ce mystère me plait bien, les gens peuvent reconnaitre le nom mais pas la personne.

Pourquoi la vie de star vous offusque-t-elle ?

Pour être devant la caméra, il faut toujours soigner son allure, adopter une certaine attitude qui à un moment vous pousse à du snobisme, bref vous n’êtes plus vous-même. Je ne veux pas insinuer ici que les réalisateurs ne soignent pas leur allure, mais ils travaillent dans l’ombre et croyez-moi ça vous épargne de pas mal de fioritures inutiles et vous permet de mieux vous concentrer. Aujourd’hui vous m’interviewez, pourtant les gens ne peuvent me reconnaitre dans la rue, c’est mon nom qui certainement a influencé votre venue vers moi et cela je le dois à la chaine qui m’emploie, Canal 2 International à qui je dis merci. Cette chaine m’a tout donné, et je lui donne tout en retour, j’ai encore beaucoup à lui donner. Je dis surtout merci à notre Directeur Général M. Eric Fotso et son épouse Joceline Fotso qui ont toujours cru en moi et m’ont toujours soutenu. Vous savez, au Cameroun trouver du travail n’est plus chose facile, alors autant tout faire pour le garder une fois que vous avez la chance d’en avoir. Grâce à ma dextérité, au bon encadrement que j’ai reçu, j’ai pu être où je me trouve aujourd’hui.

On constate d’ailleurs votre évolution à travers votre véhicule ; preuve que le métier nourri bien son homme…

(Rires) Vous savez, quand vous travaillez pour une grosse chaine comme Canal 2 il faudrait aussi œuvrer à rehausser son image. En plus de cela, la voiture pour moi est non seulement un moyen de me déplacer mais aussi un magasin ambulant, car j’ai eu à perdre très souvent mon matériel de travail dans les taxis. Donc mon véhicule représente en quelque sorte aussi mon bureau (rires), il y a de la documentation, mes caméras, mes micros, mes appareils photos que j’ai pu me procurer avec mes petites économies. Bref, j’ai pas voulu avoir cette voiture pour le luxe mais pour mieux servir mon pays, mieux servir la chaine qui m’emploie. Peut-être un moment viendra où la chaine m’offrira une plus grosse, mais pour le moment c’est au gré de sacrifices, les miens et ceux de ma famille, que j’ai pu me l’offrir.

On a coutume de dire que derrière un grand homme se cache toujours une femme ; et nous remarquons que Thierry Kamto porte une bague de marque Gucci sur son annulaire. Êtes-vous tout de même un cœur à prendre ou pas ?

Thierry Kamto n’est plus un cœur à prendre ; je suis casé et je dis merci pour tout à cette perle précieuse.

Vous côtoyez d’autres réalisateurs ?

C’est vrai que notre métier nous prend énormément de temps et parfois il est difficile que l’on se retrouve autour d’un verre, sinon que de temps en temps on se croise dans des évènements que qu’on couvre et c’est toujours des petites intrigues, des anecdotes et divers qui nous gagnent immédiatement. Je salue au passage Napster, Dominique Bihina, Milaire Tchantchou, Michel Kuaté, Tanko Dimenko, Shamak, Tony Nobody, ils sont nombreux en tout cas. Nous entretenons de bonnes relations, mais je pense qu’il serait plus intéressant que nous nous réunissions en mutualité ou syndicat de techniciens de l’audiovisuel afin de mieux fédérer nos idées, et nous entraider.

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