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Today Na Today : « c’est une chance d’être de diverses tribus »

Salut les gars, ça fait plus de deux décennies que vous officiez dans la danse et ensuite la musique. Vous avez commencé par l’émission « Délire » du grand frère Foly Dirane. Aujourd’hui, vous êtes à Mbengue et vous êtes venus présenter aux camerounais ce que vous êtes devenus. Ce retour n’a-t-il pas été difficile à gérer ?

Euh disons qu’on va dire les choses clairement ! Sur le plan financier, oui, ça a été difficile parce qu’il fallait réunir les fonds, il fallait payer les billets d’avion, il fallait s’organiser, il fallait recevoir nos confrères que vous êtes et ainsi de suite… Il faut gérer cette promotion. Sur ce côté c’est difficile. Mais sur le reste, je peux vous dire que ce n’est que du plaisir. C’est totalement que du plaisir parce qu’enfin, nous sommes dans un domaine où on se sent bien. C’est notre domaine, la musique, la culture, on est à l’aise là dedans et on aime faire ça. Donc, la difficulté en fait, on ne la sent pas. Elle est minime, par rapport au bonheur que nous avons de respirer l’air de chez nous, d’être là au milieu de nos compatriotes. Et aujourd’hui, de voir autant de monde qui s’intéresse à ce que nous faisons.

Vous parlez du plaisir de faire de la musique et de revenir au pays, et là justement on est au quartier Nkomkana, qui est celui où a grandi Taddy. Comment s’est porté le choix de ce lieu ci ?

Bèh déjà, le choix a été très naturel. C’est un album qui nous emmène à revenir à nos racines. Et, nous sommes tous de Yaoundé 2. Et étant tous d’ici, Nkomkana, c’est le centre de nos trois quartiers. Bikim à Madagascar, Gros à Tsinga. Donc, Nkomkana, c’est le milieu. Donc, ce qui fait que quand on avait nos répétitions et tout, on se retrouvait ici à Nkomkana qui était le QG. On est connu déjà de tout le quartier, ça c’est sûr. De presque tout Yaoundé 2. Et tout naturellement, nous sommes revenus à la base quoi ! Le jeune qui possède « Le Droit Chemin » qui a abrité cette rencontre avec la presse, est un jeune qui était dans notre groupe à l’époque. Et il a choisit la voie des affaires. Ça a plutôt bien marché pour lui et il possède cet endroit. Et pour lui, c’était tout à fait naturel que notre conférence de presse se passe dans notre fief, où on a grandi, et de surcroit, dans un endroit qui appartient à quelqu’un qui faisait partie de notre collectif.

Vous parlez d’ailleurs de racines, vous êtes tous les trois issus de tribus différentes. Est-ce que pour composer des chansons, vous puisez chacun dans vos rythmes ?

Disons que c’est une chance, c’est même une richesse que d’être issus de différentes tribus. Lorsqu’on est de différentes tribus, c’est ça qui fait le Cameroun. A plus de 250 dialectes, et différentes ethnies ou tribus. Moi, je vis en Allemagne et lors du dernier festival, j’ai rencontré une fille du Nord. Moi, je croyais qu’elle était Kenyane ou Malienne, je lui dis mais vous avez des traits de malienne. Elle me dit oui mais je suis camerounaise comme vous ! Elle me dit je suis du Nord et vous ne savez pas quel plaisir ça m’a fait à moi et à elle. Donc nous, en tant que Today Na Today, c’est une chance d’être de diverses tribus et pour cela, de temps à autre, nous infiltrons ici et là, quelques couplets en dialecte. Ce n’est pas toujours très facile pour celui qui a le don de chanter en dialecte,  de s’exprimer en français. Mais nous, on essaie d’agencer, on essaie de le faire. C’est-à-dire que lui (Bikim), il a des chansons qu’il essaie d’apporter en ‘Bassa’, ici tu vas faire ainsi ou moi, j’apporte (Taddy) une chanson en ‘Bamena’ ou Gros apporte une chanson en ‘Bamendjou’. Mais, le traditionnel intervient pour le moment, très peu ! Sinon, c’est un rêve ! On essaie de travailler ce côté-là aussi. On a sept titres, on a mis plus d’accent ! On les a fait essentiellement en français, mélangé sur certains titres, et de l’anglais, de façon à ce que ce soit vraiment entendu par toutes les tribus… de temps en temps, on va faire des petits cris en Bamiléké, en Bassa ou en Douala. C’est juste pour marquer notre appartenance, mais l’album est fait de façon à ce que tout le monde puisse s’identifier à ça. Et les seules langues qui nous réunissent encore aujourd’hui de façon unanime, c’est le français et l’anglais.

Comment se sont opérés les choix des thèmes développés dans l’album ?

Les thèmes choisis, c’est surtout la joie, l’amour et le vécu, le quotidien parce qu’on connait très bien les difficultés que vivent les gens aujourd’hui avec la crise, le chômage,… Franchement, tout le monde souffre partout dans le monde. Alors nous, on s’est dit allons nous faire comme tout le monde ou alors comme tous les rappeurs ? Et rappeler à tout le monde son quotidien, les malheurs qu’ils vivent ? C’est la faute du gouvernement ou de la société ? On ne dit pas que ce n’est pas bien de le dire, au contraire nous on le fait aussi. Mais dans cet album là, on a préféré mettre un accent particulier sur la joie de vivre, sur la musique qui adoucit les mœurs. Et on préfère nous, adoucir les mœurs dans cet album plutôt que de rappeler aux gens, les malheurs qu’ils peuvent vivre.

Un dernier mot, les gars ?

Le dernier mot, c’est que des remerciements, à tous ceux qui étaient là, à tous ceux qui ont concouru à la réussite de cet album, de cet œuvre et surtout de redemander encore une fois de plus, nous, une seule main ne peut pas attacher un paquet ! Alors, on compte aussi sur vous, pour pouvoir amener votre contribution à ce que ce projet soit portez au niveau du pays parce que si ça donne au niveau du pays, ça va se refléter au niveau de l’international. 

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