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« Black Panther » : comment le roi du Wakanda est devenu le roi d’Hollywood

1966, Stan Lee et Jack Kirby créent Black Panther, le premier super-héros africain de l’écurie Marvel. Une révolution dans le monde des comics pendant que l’histoire des États-Unis est marquée par celle du mouvement des droits civiques. Suivront ensuite Le Faucon (1969), Luke Cage (1972) ou encore Blade (1973) qui est le premier super-héros noir de Marvel à avoir droit à son film en 1998. Pour Black Panther, il aura fallu patienter jusqu’en 2018 pour découvrir son histoire et celle de son pays le Wakanda, nation africaine ultra-technologique.

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Si Black Panther est à ce point révolutionnaire, c’est qu’il est le premier film Marvel consacré à un héros africain, avec un casting à 99% afro-américain sous la houlette d’un réalisateur afro-américain. Le film fait ainsi voler en éclats l’un des théorèmes de Hollywood qui avait établi comme règle non écrite depuis longtemps que les films dont les vedettes sont noires ne fonctionnaient pas au box-office.

En plus d’être un film qui fait la part belle aux héroïnes, Black Panther rend hommage aux cultures africaine et afro-américaine dans l’Amérique de Trump marquée par le Black Lives Matter (mouvement militant afro-américain qui se mobilise contre les violences et le racisme) et le #MeToo (pour les victimes de violences sexuelles).

Black Panther est le premier film qui possède une dimension sociétale. Exit les invasions aliens (vue dans Avengers), les dieux d’Asgard (Thor) ou encore les extra-terrestres surpuissants comme Thanos, ici on évoque le racisme, la colonisation et les violences contre les afro-américains. Ces trois thèmes sont abordés à travers le personnage d’Erik Killmonger (implacable Michael. B Jordan), qui a grandi aux États-Unis, loin du royaume protégé du Wakanda. L’une de ses premières prises de paroles concerne le vol d’objets wakandais par les colons britanniques.

Mais, contrairement à la série Black Lightning de la CW diffusée sur Netflix, où on voit le héros arrêté et maltraité par des policiers à cause de sa couleur de peau, Ryan Coogler se contente d’en donner l’image au public via le discours d’Erik. On aurait aimé que cela soit plus approfondi, mais Ryan Coogler parvient à changer les codes.

Si l’intrigue peut paraître prévisible pour certains, elle est tout de même bien différente des autres films de super-héros. Elle est entièrement liée à la politique. C’est une lutte de pouvoir pour un pays qui se déroule sous nos yeux. Avant d’en arriver là, T’Challa devra réussir à prouver sa légitimité sur le trône si convoité. Comme dans les comics, il va affronter Ulysses Klaw (trafiquant d’armes) et Erik Killmonger et M’Baku (chef d’une tribu du Wakanda), en essayant de respecter la tradition wakandienne.

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Des critiques de presse élogieuses avant sa sortie

Avant même sa sortie, Black Panther était déjà applaudi par une majeure partie de la presse américaine. Les journalistes saluaient un film à la réalisation impeccable. « C’est fort, magnifique et intense, mais il possède aussi une profondeur et une spiritualité qui ne ressemble à aucun film Marvel. C’est 100% africain et c’est parfait », écrivait alors Erik Davis du blog Fandango. L’histoire se déroule effectivement en majeure partie au Wakanda, nation africaine fictive la plus avancée technologiquement au monde.

Plus encore, Black Panther aborde (en filigrane) des questions de société comme aucun autre film du MCU (Univers Cinématropahique Marvel) avant lui, parce qu’il montre combien « la représentation et l’identité sont importantes et à quel point c’est dramatique quand on refuse ces deux notions aux peuples », souligne Jen Yamato du Los Angeles Times.

« Félicitations à toute l’équipe de Black Panther. Grâce à vous, de nombreux jeunes vont enfin découvrir des super-héros qui leur ressemble sur grand écran. J’ai aimé ce film et je sais qu’il va pousser les gens de tous les milieux à faire une introspection et trouver le courage d’être les héros de leurs propres histoires », a d’ailleurs écrit Michelle Obama après avoir vu le film.

Un véritable raz-de-marée dans les salles

On s’en doutait, mais Black Panther cartonne dans les salles américaines. Avec son 192 millions de dollars dès son premier week-end d’exploitation, il a largement dépassé les pronostics qui annonçaient une recette de 170 millions de dollars. Il écrase ainsi Deadpool qui détenait le précédent record du meilleur démarrage pour un film en février, avec 152,1 millions de dollars en 2016. Black Panther bat aussi le record du meilleur démarrage pour un film réalisé par un afro-américain, détenu précédemment par F. Gary Gray pour Fast and Furious 8 qui avait récolté 98 millions de dollars en 2017.

Et comme le révèle le média américain The Hollywood Reporter, Black Panther enregistre de nouveaux records pour son deuxième week-end d’exploitation avec 108 millions de dollars. C’est la deuxième plus grosse recette d’un film après Star Wars 7 : Le Réveil de la Force en 2015 qui avait récolté 149,2 millions de dollars. Le film de Ryan Coogler coiffe d’ailleurs au poteau Avengers (2012) et ses 103,1 millions de dollars. En France, le film a rassemblé plus d’1 million de spectateurs et spectatrices du 14 au 20 février dernier.

Black Panther parvient à séduire un public aussi cosmopolite au États-Unis. Pour ce second week-end, les Caucasiens représentaient une part plus importante des acheteurs et acheteuses : 37%, contre 35% pour le week-end d’ouverture. Le public afro-américain de son côté, est passé de 33 à 37%. Le public Hispaniques reste à 18%, comme celui des Asiatiques (7%), indique comScore/Screen Engine, rapporté par The Hollywood Reporter.

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Un film qui marquera l’histoire

Aux États-Unis, le Black Panther Challenge a permis grâce à des levées de fonds d’emmener de jeunes écoliers de Harlem Boys and Girls Club au cinéma pour Black Panther. « Tous les enfants peuvent sauver le monde, vivre de fantastiques aventures et réaliser l’impossible », a expliqué le philanthrope Frederick Joseph qui a récolté plus de 50.000 dollars sur GoFundMe pour le projet. Lupita Nyong’o, qui incarne Nakia dans le film, a permis ainsi à 600 élèves de Kimusu, sa ville natale au Kenya, d’assister à une projection du film.

Le phénomène est aussi présent en Allemagne, en Grande-Bretagne et en France, par l’intermédiaire de Moussa Camara, entrepreneur, Fondateur et Président de l’Association Agir pour Réussir. L’objectif est de récolter 10.000 euros en deux semaines pour permettre à 1.200 enfants issus des quartiers populaires d’Île de France, accompagnés par les associations Agir Ensemble de Drancy, Force Des Mixités d’Argenteuil et plusieurs associations locales de Cergy Pontoise, de découvrir ce film.

« Le phénomène Black Panther illustre la force de mobilisation de notre société. Chaque citoyen, avec sa différence, peut participer à cette action collective et offrir à des jeunes la possibilité de s’évader devant le film Black Panther », a-t-il déclaré dans un communiqué de presse. Jamais un Marvel n’avait eu autant d’impact sur la société. Le film de Ryan Coogler marquera durablement l’histoire. Et la révolution continue avec Un raccourci dans le temps, prochaine production Disney, aura pour héroïne la jeune afro-américaine Storm Reid, qui partagera l’affiche avec Oprah Winfrey.

Avec Rtl.fr

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