Josie Fashion : « la couture ce n’est pas pour ceux qui ont ratés leurs études… »

Très petite, elle entend déjà parler d’un Yves Saint Laurent, qui va marquer à bien des égards, sa carrière florissante. Si notre jeune Josie déplore le désintérêt de la mode dans notre pays, elle n’en démord pourtant pas, car dit-elle, la mode représente tout dans sa vie.

Comment faites-vous pour vous retrouver dans un domaine dont vous n’aviez suivi aucune formation ?

Au-delà du fait que ce soit un don, ça a toujours été ma passion, la couture. C’est vrai que j’ai fait la générale au lycée, mais par la suite je suis allée suivre une formation dans un atelier de couture. Seulement, je savais intérieurement que ce n’était pas exactement ce que je cherchais, jusqu’au jour où en passant à bord d’un taxi, je tombe sur un model que j’ai aperçu à travers une vitrine. J’ai tout de suite été séduite et j’ai dû m’arrêter pour prendre quelques renseignements. Malheureusement, le propriétaire m’a dit qu’il n’y avait plus de place, mais que je pourrais repasser dans 3 mois si je tenais vraiment à cette formation. Ce que j’ai fait, et c’est de là que tout est parti.

Une fois que l’on est pris dans ces centres ou ateliers de formation, comment ça se passe exactement ?

En fait, une fois sur place, on vous donne la liste du matériel qu’il faut pour pouvoir bien apprendre et bien mener votre formation. Alors très souvent, on préfère les acheter petit à petit parce que ce n’est pas évident. Beaucoup pensent que la couture c’est pour ceux qui ont raté leurs études, mais je puis vous dire que c’est un domaine tout aussi professionnel et le matériel de couture coûte énormément cher.

Il se dit que la mode est plus valorisée dans la ville de Douala, y allez-vous de temps en temps, ou plutôt, songez-vous à vous y installer ?

Non pas pour le moment. Mais oui j’y vais de temps en temps en tant que spectatrice, lors des manifestations comme Afric Collection.

Qu’est ce qui selon vous, caractérise votre travail par rapport à ce que nous avons l’habitude de voir ?

Je ne saurais le dire pour le moment. Sinon, je pense que c’est au public de déceler la particularité de mes œuvres par rapport aux autres.

Que retrouve-on dans votre collection ?

Dans ma collection j’ai des tenues de soirées, tenues de ville, tenu de cocktails et des tenues traditionnelles. Les tissus ou matières que j’utilise sont en partie le taffetas uni, le taffetas imprimé, le tissu pagne et un peu de satin.

Est-ce un métier facile ?

Franchement ce n’est pas facile, dans la mesure où le public déjà ne s’y intéresse pas trop, il arrive aussi que le client veuille un vêtement bien fait mais refuse d’y mettre du prix. Alors il se livre à un chantage comme quoi ailleurs il donnerait moins. Moi je leurs répond toujours que je valorise mon métier, outre la qualité de mes services. Faudrait aussi que les gens comprennent que nos formations coutent trop chères, ainsi que nos matériels, sans compter les employés, les factures de nos ateliers et leur location.

Vous trouvez que la mode n’est pas valorisée dans notre pays, est-ce à dire que vous regrettez votre métier ?

Non au contraire, je reste plutôt positive par rapport à l’avenir.

Parlant d’avenir, comment entrevoyez-vous le vôtre ?

Déjà je dirais qu’il y a la nécessité de me perfectionner encore plus dans une maison de haute couture hors du pays, après quoi, j’ouvrirai un atelier digne de ce nom.

Avec qui travaillez-vous en ce moment ?

Actuellement je travaille dans le même atelier que le styliste-modéliste Denis Sacko.

Qu’est ce qui vous caractérise ?

Je suis très exigeante envers moi-même, j’aime tout ce qui est glamour. Et ça se vérifie même jusqu’à la confection de mes vêtements. Ce qui fait que quand je m’habille et que je me pointe à un endroit, les gens sont tout de suite attirés par le style.