Samba Diaw : « Le Cameroun adopte très vite les jeunes talents »

Bonjour Samba Diaw, s’il vous était donné de vous présenter, que diriez-vous ?

Je suis Samba Diaw, jeune créateur de mode d’origines sénégalaises, basé au Cameroun et qui forme des jeunes venus de partout dans le monde au métier de la mode et du design.

Alors ça remonte à combien de temps déjà ?

Je suis arrivé au Cameroun en 2006 et j’ai pris mes quartiers au niveau de Mimboman.

Comment vous êtes-vous adapté ?

Plutôt bien ; le Cameroun c’est un pays qui adopte très vite les jeunes talents, donc ça n’a pas été difficile.

Avant le Cameroun, que faisait Samba Diaw ?

Samba déjà sortait d’une grande école, après quoi il fallait se faire une place dans le circuit, mais c’était très compliqué parce que les talents ne manquent pas au Sénégal ; j’ai pu empocher quelques prix grâce à mon travail notamment S-Mode, Daga Fashion week, mais je me suis dit à un moment, pourquoi ne pas rejoindre le Cameroun et prendre un nouveau départ tout en découvrant autre chose. Voilà comment j’atterri ici.

Et sur place, vous avez aussi reçu des prix…

Oui (rires), en 2008 j’ai reçu l’Oscar d’Argent à Afrique Positive et Gagnante (APG), en 2010 les « Ciseaux d’Or » toujours à l’APG, en 2011 l’Epi d’or à l’International Africa Sahel Galaxie, bref il y en a pas mal.

Et votre boutique démarre comment ?

Permettez-moi, je vous en prie, de dire merci à ces grands frères qui m’ont apporté leur soutien quand j’en avais le plus besoin, comme M. Alexie Ngam qui m’avait offert deux machines à coudre modèle industriel. Aujourd’hui je gère deux grands magasins, un ici à Mimboman et l’autre du côté de Douala à Bonapriso.

Et comment s’opèrent les formations chez Samba ?

Je prends des stagiaires qui ont un niveau bacc IH, je les formes pendant deux années et à la fin je leur donne des attestations signées par moi-même…

Ça se passe bien ?

Disons que c’est un peu compliqué, parce que les enfants sortent des écoles avec une formation purement théorique et au début ne comprennent presque rien de la pratique, donc je mets plus l’accent sur la pratique.

Samba Diaw c’est aussi une agence de mannequins et un festival de mode…

Exactement ; j’ai mis en place une agence de mannequin « Diaw Design » où je forme les mannequins car il y avait un handicap dans le milieu ; disons que fort de mes multiples voyages en Europe et partout dans le monde, j’ai ressenti cette envie de revenir partager ces expériences aux jeunes afin qu’ils puissent être plus concurrentiels, d’ailleurs quatre de mes mannequins sont en ce moment en Europe pour des défilés : Laure défile en Allemagne, Florence défile en France elle avait même fait Fashion Week l’année passée, j’ai un mannequin photo en Chine etc. C’est par ailleurs la raison pour laquelle il y a trois ans j’ai également créé le festival « Les Couleurs du Futur ».

Vous avez aussi la particularité d’arranger un défaut en qualité, le cas de Coco, par exemple…

Oui, Coco n’a pas la taille règlementaire des mannequins, mais j’ai cherché en elle un atout qu’elle pouvait mettre en avant, et c’était sa démarche. C’est aussi ça la mode, être capable d’exploiter ses moindres atouts, et avec Coco ça a marché. C’est d’ailleurs elle mon égérie et elle est sollicitée tout le temps. Je travaille avec elle depuis un an, mais ça ne fait que trois mois qu’elle connait vraiment les gros plateaux et ça n’arrête pas.

Quels sont les rêves aujourd’hui, de Samba Diaw ?

Imposer ma marque partout dans le monde.

Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face ?

Disons qu’elles sont plus financières ; si vraiment les partenaires pouvaient m’accompagner je ferai encore plus.

C’est quoi le contact ?

Je réponds au 76 08 42 04 et mon mail c’est sambadiaw8@yahoo.fr