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Ezzat El Dine : « Je regrette mes expériences dans la presse camerounaise »

D’où part le déclic de cette passion dévastatrice du dessin ?

Depuis tout petit, je vais dire ; j’aimais bien griffonner sur ma table à l’école, et même sur la table à manger à la maison, un peu partout quoi.

Illustrateur, peintre, musicien, journaliste, infographiste… On a l’impression de se perdre un peu, même si toutes vos casquettes ont un point commun : l’Art.

(Rires) C’est vrai que la différence est mince, quand on sait que tout est Art. Mais je dirais qu’à bien voir, tenir un crayon, se servir d’une souris d’ordinateur, écrire pour la presse ou tenir un journal, là on voit tout de suite la nuance. Mais bon, aujourd’hui j’ai 50 piges, donc pour vous dire que j’ai eu le temps d’harmoniser tout ça et je m’en sors plutôt bien. Mais ce qui m’a paru un tout petit peu compliqué c’est la musique ; je ne la fais pas de temps en temps, mais il y a des amis qui me demandent de passer jouer avec eux, sinon je ne la pratique pas de manière régulière.

C’est qui votre instrument de musique ?

Je joue de la guitare bass et je touche un peu au piano.

En regardant votre parcours, on remarque que c’est en 2003 que vous déposez vos valises au Cameroun, un pays où le dessin ne paye pas vraiment son homme. Pourquoi êtes-vous resté, malgré tout ?

C’est une question vaste hein… Disons qu’il y a beaucoup de choses qui m’ont amené à rester : Déjà je n’ai plus 20 ans pour parcourir le monde comme je le faisais avant, il a bien fallu que je me pose quelque part. C’est vrai, j’aurais très bien pu –avec toutes mes casquettes- m’installer ailleurs, mais cela m’aurait aussi énormément coûté quant à l’établissement d’une base. Bref, c’est très difficile ici, mais j’estime que mon choix n’est finalement pas si mal que ça. Sauf qu’on dit que le temps n’atteint jamais le nombre d’années, mais ici c’est le contraire qui se constate car je donnais encore des conseils aux plus jeunes il y a quelques instants, et ces derniers en les voyant j’ai eu un peu de la peine car je suis conscient qu’ils ne perceront pas de si tôt, malgré leur talent. Ils vont devoir être déterminés et « très » patients.

Que leur avez-vous dit exactement ?

C’est plutôt, que ne leur ai-je pas dit ? Vous savez, j’aurais bien aimé leur dire de ne pas trop compter sur ce métier. J’irais même plus loin en leur disant de le laisser d’emblée, carrément. La réalité c’est qu’ils ne peuvent pas vivre de ça ; faut pas rêver. T’as beaux être talentueux, on ne fait rien de toi, ni pour toi. Au Cameroun, et plus qu’ailleurs, on n’est pas prophète chez soi.

Vous avez signé pour de grands journaux et magazines, mais votre meilleur souvenir date de quelle aventure parmi ces maisons ?

Houlaaaa ! Sans hésiter je dirai Le Journal du Jeudi au Burkina Faso, où j’ai bossé presque dix ans d’affilés. C’était tout simplement génial. N’y a pas photos ailleurs. Au Cameroun c’est n’importe quoi ; il n’y a pas de presse au Cameroun. Je le dis en connaissance de cause parce que j’ai tenu un journal personnel : « SATIRIQUE », qui était un bimensuel. Malheureusement faute de moyens je n’ai pu paraitre que pendant 6 mois. Et en ces moments, en tant que dessinateur de presse, j’ai eu également mes meilleurs souvenirs. Mais mes autres expériences au Cameroun dans la presse, je dirais que c’était archi zéro ; je ne recommencerais pour rien au monde.

Mais vous travaillez encore pour une presse camerounaise…

Oui, à L’oeil du Sahel ; déjà parce que le DP est un mec sympa, M. Gibaï Gatama. Et en plus c’est un très bon ami. Il me laisse la lassitude de faire comme je veux, sachant que je connais mes limites. En dehors de ça, les autres où j’ai travaillé : Mutations et Situations, pour rien au monde je ne recommencerais.

Pour finir, quels sont les dessinateurs camerounais que vous appréciez ?

J’aime bien le trait de JAMES, celui de NYEMB POPOLI surtout, qui a un véritable trait satirique. Sinon, l’humour de MALYK (rires).

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