Edoudoua Non glacé : « Je suis un tonneau plein »

Son nom a traversé les frontières de son Cameroun qui lui est cher ; comédien, scénariste, réalisateur et depuis peu musicien, Edoudoua nous revient avec son single Les Lions Normalisés. On se souvient qu’il avait précédemment commis un single où il s’adresse à Samuel Eto’o fils, encore capitaine à l’époque.

Edoudoua, comédien, réalisateur, scénariste, aujourd’hui c’est musicalement que vous vous illustrez. Après l’adresse à Samuel Eto’o Fils, vous revenez avec une Normalisation chez les Lions… Déjà pourquoi vous lancer dans la musique ?

Je vous remercie déjà de me tendre votre micro, votre média est très suivi et moi-même je ne manque pas de le consulter pour m’informer sur tout ce qui touche de près ou de loin la culture. Vous faites un travail remarquable et je tenais à vous féliciter pour cela. Ceci dit, vous savez, une journée sans musique est difficilement concevable, dans la mesure où elle rythme notre quotidien ; dans la joie comme dans la peine, il y aura toujours une musique pour rythmer la circonstance. Aujourd’hui je me suis mis à la musique « également ». C’est vrai, je n’ai pas une belle voix, mais je compose des chansons avec ma fille à chaque fois que l’inspiration me vient ; je suis parfois très surpris quand j’entends certains chanteurs clamer qu’il leur a fallu dix ans pour composer un album, or je sais très bien que l’inspiration est toujours là, même lorsqu’on est dans les W.C on est inspiré. Nous autres, dès qu’elle se fait sentir, nous nous rendons au studio le plus proche et on pond quelque chose ; et ça nous a toujours réussi. Je me suis lancé dans la musique parce que je suis Artiste, donc si demain vous me retrouvez sous la casquette d’un photographe ou je ne sais trop quoi, que cela ne vous surprenne pas.

Après votre titre dans lequel vous adressez une missive à Eto’o, vous revenez avec Les Lions Normalisés ; on comprend vite que c’est ce fameux « retour » des Lions qui vous a inspiré ce morceau…

Exactement, c’est une joie de retrouver enfin nos valeureux Lions, parce que notre équipe fanion c’est ce qui rassemble tous les camerounais sans distinction ethnique ou tribale. C’est le bonheur de l’Afrique car c’est grâce à elle que l’Afrique compte 5 représentants aujourd’hui en Coupe du Monde. Nous sommes trop longtemps resté dans la tristesse suite à cette très longue période de sevrage, mais aujourd’hui les jeunes se sont lancés à fond, et il y a lieu de se réjouir, voilà pourquoi je ne pouvais pas rester indifférent, alors j’ai chanté.

On espère que vous interprèterez cette chanson au Stade Omnisport lors de la rencontre des Lions face à la Sierra-Léone…

Si on m’en donne l’opportunité, je ne vais pas hésiter de toutes les façons. Mais même s’il arrive que l’on ne m’accorde pas ce temps, je ferai néanmoins tout afin que la chanson soit jouée avant le match ou à la mi-temps.

On vous aurait pris pour Ngando Piket, on vous voit très en forme avec cette bedaine qui dépasse. Edoudoua ne connait certainement pas de soucis ces derniers temps…

Je ne me plains pas de toutes les façons, je vis bien et c’est en partie grâce aux prières. Avec ma petite famille nous ne manquons pas de dire merci à notre Créateur, qui détient nos vies. Même quand je n’ai rien dans les poches, je parais très en forme. Quand c’est un peu chaud, c’est mon ami Prince Eberreipye qui me contacte et m’invite à prendre « une »…

Il se dit que votre chanson adressée à Eto’o Fils vous aurait rapporté une voiture et beaucoup de F Cfa, venant du footballeur… Vous confirmez ?

C’est la première que je décide enfin de répondre à ces rumeurs parce que vous êtes un média sérieux ; Samuel Eto’o, si vous tenez à le savoir, ne m’a jamais fait un Bip. Je n’ai même pas son contact. J’ai fait cette chanson pour rendre un hommage mérité à ce valeureux fils de la Nation qui a beaucoup fait pour elle. En même temps je voulais aussi que certaines personnes comprennent que lorsque vous réussissez dans la vie, il ne faut pas mal prendre le fait que quelqu’un ait médit de vous. C’est que vous êtes une icône et beaucoup deviennent très regardant à votre égard.

Votre sitcom Coup de Balai était un carton et vous êtes un personnage très connu dans le pays, voire ailleurs. Qu’est-ce qui explique que vous soyez resté aussi simple et ouvert ?

Vous savez, lorsqu’on a la crainte de Dieu, lorsqu’on fait quelque chose par amour sans forcer, ce n’est que normal. C’est vrai qu’il y en a qui bricolent, car il y a des tonneaux vides et qui font trop de bruit. Moi je reste convaincu que je suis un tonneau plein. Je suis moi-même et je suis heureux comme ça.

Beaucoup s’identifiaient à vos séries, du moins aux séries réalisées localement et qui étaient diffusées sur nos chaines ; aujourd’hui ce sont celles de l’Amérique Latine qui y pullulent. Quel est votre avis sur la question ?

Je ne voudrais jeter la pierre à personne, mais c’est triste que le Cameroun soit le seul pays au monde où on affectionne des choses venues d’ailleurs or en faisant un tour dans les pays voisins, vous n’écouterez presque jamais de chansons camerounaises. Edoudoua aujourd’hui est un peu à l’image de cette femme qu’on a jadis courtisé, et que une fois mise chez soi, on n’a plus son temps. Pour mes séries, c’est moi qui écrivais les scénarii, c’est moi qui réalisais, j’étais acteur etc… parce qu’il n’y avait pas assez de moyens pour que les choses soient autrement. Or vous avez les Michel Gohou en Côte d’Ivoire qui n’écrivent pas de scénarii, ils se contentent de jouer sur ce que d’autres ont écrit ; c’est structuré. Ici, dès qu’on me voit avec mon petit ventre de bière, on se dit : Oh il s’en sort… Une fois, j’avais tout préparé et sur des forums j’ai dit que j’avais besoin de 3000 euros pour réaliser une série, mais certains trouvent toujours à dire : « Edoudoua tu veux dire que c’est 3000 euros qui te manque pour réaliser ton projet ? Je dis que moi j’ai besoin que l’on me soutienne dans mes projets car ils sont nombreux et si jamais personne ne daigne se prononcer, j’ai toujours mon petit champ sur la route de Ntui, qui me permet de préparer l’avenir de mes enfants.

Edoudoua compte combien d’enfants aujourd’hui ?

Je dirai beaucoup hein ; il y en a qui ne m’ont pas été présentés, d’autre que certainement on n’a pas manqué de jeter dans des poubelles. Sinon, à la maison j’en ai quatre, une est d’ailleurs déjà à l’université.

Vos contacts

Je le donne en précisant que c’est pour de l’argent et non pour les filles : +237 22 10 77 83.