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Dr Mathieu MBARGA-ABEGA : « Le Cameroun est en crise artificielle… »

Un livre de reflexion peut-il promouvoir un genre pour les lecteurs comme pour les autres ?

Personne n’ira soutenir que le travail d’analyse et de propositions du docteur Mathieu MBARGA-ABEGA, journaliste politique et écrivain à l’international a lancé une vogue de la reflexion, sur le modèle camerounais de l’intégration de la diaspora au Cameroun. Nul ne prétendra non plus qu’il s’est branché sur une mode, il faut plutôt constater que la sortie récente à Paris de son essai PAUL BIYA A PEUR DE SA DIASPORA 30 ANS, tombe à point nommé, c’est-à-dire au moment où a lieu dans notre société en crise, le débat sur l’apport des diasporas dans leurs pays d’origines. Un livre de référence dont aucune critique ne peut amoindrir l’éclat. Dans cet essai, le docteur Mathieu MBARGA-ABEGA, analyse en profondeur les causes qui divisent les Camerounais de la diaspora et ceux du pays et indique les raisons pour lesquelles le président Paul Biya, doit par sa politique de grandes réalisations encourager fortement le retour de sa diaspora dans le pays. Une diaspora qui dispose à ce jour deux atouts induscutables : son expertise (dans tous les domaines d’activités, Professeurs, ingénieurs, Avocats, medécins, analystes financiers, chercheurs, phamaciens, dentistes, artistes…) et son argent estimé à plus de 34 milliards de dollards US, des atouts indispensables pour la construction du Cameroun d’aujourd’hui. Il nous a accordé cette interview…

 

Docteur Mathieu MBARGA-ABEGA, vous êtes journaliste politique,  écrivain et éditeur, vos chroniques sont connues pour leur pertinence, pour ceux qui vous lisent sur votre site Afrique Actuelle, même si d’aucuns estiment que vous y allez un peu fort en critiquant très souvent, la gouvernance du président Paul biya. Êtes-vous de cet avis ?

 

Je ne suis pas de cet avis pour le moins ignorant, parce que, quand  je critique la mauvaise gouvernance du président Paul Biya dans bien de domaines, je propose aussi les solutions, pour la construction du Cameroun qui vient, c’est ça ma particularité en tant qu’un universitaire dynamique et un intellectuel qui produit la reflexion, Franco-Camerounaise, j’ai la même démarche en ce qui concerne la politique africaine de la France, de l’intégration et de l’immigration. Journaliste politique à l’international comme vous venez de le rappeler, c’est-à-dire je m’occupe de la rubrique noble dans notre jargon professionnel, autrement dit, je relate les faits et non des attaques personnelles.

 

Attardons-nous sur votre dernier essai, PAUL BIYA A PEUR DE SA DIASPORA paru aux EDITIONS BIBOÜCK, dans lequel vous soulevez « les terribles ambiguïtés dont usent le président Paul Biya et les gouvernements qui se succèdent à Yaoundé depuis 1982 à ce jour » – ce sont vos propos ; que dénoncez-vous et quels sont les conseils que vous y prodiguez ?

 

PAUL BIYA A PEUR DE SA DIASPORA DEPUIS 30 ANS,veut dire que l’actuel président camerounais n’assume pas sa responsabilité qui est celle d’intégrer l’énorme richesse que represente sa diaspora dispersée à travers le monde. Cette diaspora a fait un certain nombre de revendications qui ne sont pas tenues en compte, notamment : la double nationalité, le droit de vote à toutes les élections, la diffusion permanente de l’information dans le domaine économique et commerciale à l’intention des investisseurs, la prise de mesures incitatives spécifiques en sa faveur, la reconnaissance de ses aptitudes et compétences à contribuer au développement du Cameroun, des structures gouvernementales permettant la meilleure gestion des préoccupations de cette disapora, notamment la création d’un ministère ou d’un secrétariat d’Etat, comme c’est le cas pour les diasporas malienne et sénégalaise. Quant à mes conseils relatifs à la riche et dynamique diaspora camerounaise, je dis que le président Paul Biya, ne doit pas avoir peur de sa diaspora qui n’a pas de parti politique pour piquer son pouvoir durement acquis, mais, elle veut et c’est son droit, de participer à la construction de son pays d’origine.

Un exemple parmi tant d’autre, la diaspora française est présente partout dans le monde crées les richesses pour venir construire la maison France, aujourd’hui, c’est la planète entière qui visite les belles régions de France et de sa capitale, Paris.

 

Vous vous targuez (dans l’une de vos chroniques) d’être journaliste

d’opinion et un intellectuel dynamique, mais un « sage maudit », à quoi cela

renvoi-t-il ?

Sage maudit, le taulier, la star de l’intelligensia africaine, c’est des surnoms que me donnent les confrères parisiens qui adorent les mots justifiés, mais  qui sonnent bien. Retenez que je suis un amoureux du progrès, c’est pourquoi je ne fais pas que regarder ce qui se passe dans notre société en crise artificielle, dans le même temps je propose les solutions pour l’avenir de notre société,  je le fais avec un grand serieux en France et en Afrique.

 

Dans un autre   essais de vous, «  En attendant la démocratie africaine », Vous exigez la fin de la politique « France-Afrique business », qui selon vous est une coopération de dupe entre l’Afrique et la France. Pensez-vous que vos discours soient entendus ?

 

Dans cet essai, je constate qu’après plus de cinquante ans de décolonisation ou des indépences africaines, les mêmes problèmes subsistent en Afrique noire  Francophone : le manque d’eau potable dans les villes et campagnes, d’électricité, de routes en nombre suffisant, plus de dix huit mille Camerounais par exemple souffrent de malnutrition…, après ça, vous ne pouvez pas me dire que c’est dans la joie que les Africains en général et Camerounais particulier ont fêté, les cinquante d’indépences africaines. C’est pour ses raisons que j’exhorte les dirigeants africains et français d’organiser en 2014-2015, un sommet Afrique-France, pour mettre un terme à la politique de la FrancAfrique business qui plombe le développement de l’Afrique subsaharienne depuis les indépendances africaines en 1960 à ce jour. Il est normal qu’après plus cinquante ans d’indépendance ou de coopération Afrique-France que le bilan soit fait, ce que je fais dans mon essai que vous citez, mais, je suis très surpris du lourd silence des diplômés et des intelectuels africains sur ce sujet. Autrement dit, les diplômés et les intelectuels du continent n’ont pas le courage intelectuel d’apporter leur contribution en termes de refexion en faveur du développement de l’Afrique d’aujourd’hui, ils profitent du système et ne pensent pas à l’avenir du continent et c’est stupide.

 

S’il fallait-en marge de votre essai sur le Cameroun,  parler de « ce qui marche » au

pays de Paul Biya en 2014  ?

 

Les Camerounais doivent au président Paul Biya, la liberté d’expression, de la presse, des élections libres, la stabilité politique quand bien même cette stabilité est aujourd’hui ménacée… ne comptez pas sur un journaliste politique comme moi,  qui relate l’histoire immédiate pour  vous faire un bilan complet sur la gouvernance de Paul Biya, c’est de la compétence des historiens camerounais, alors patience.

 

Dans vos essais, vous utilisez un ton direct et provocateur, pensez-vous que c’est une bonne méthode pour se faire entendre et comprendre de vos lecteurs ?

 

J’utilise un ton direct et respectueux pour me faire comprendre sans détours.

 

Dans l’un de vos précédents essais, « Minorités Visibles : Intégration Quasi Impossible en France », vous fustigiez la marginalisation des Noirs dans une société française moderne et libre D’aucuns ne comprennent pas pourquoi vous avez choisi d’y rester ? Vous auriez pu choisir vivre dans un autre pays à l’exemplarité établie…

 

L’échec de la politique d’intégration de la communauté noire en France est dû à la fois au racisme dont elle est victime et de sa malaladie chronique : son l’inorganisation et de sa division, pendant que les autres communautés en France, cultivent en leurs seins, la solidarité, la responsabilité, l’union,  le respect des valeurs et le travail bien fait. Je vous le repète, dans mes essais de références en France, j’analyse et fait des propositions pour l’intérêt commun et j’en suis fière, parce que j’aurai agi de la même manière dans n’importe quel pays où mon destin m’aurait conduit.

Souvenez-vous,  il n’y a pas de société idéale, alors soyons utile là où on vit. C’est important.

 

Que deviennent vos deux associations : L’Association France Diversité Populaire et L’Observatoire International des Minorités en France ?

 

Elles sont en activités, nous organisons annullement des seminaires, des conférences et des colloques pour favoriser l’intégration des minorités visibles en France.

 

Vous rencontrez un nombre impressionnant de personnalités politiques africaines et européennes ; comment capitalisez-vous ces rapports pour le bien de votre pays ?

 

J’ai eu beaucoup de chance de rencontrer dans le cadre de mon métier de journaliste à l’international autant de personnalités politiques réligieuses et artistiques, j’ai beaucoup appris auprès d’eux, je leur consacrerai le moment venu un livre souvenir.

 

Quelle solution aujourd’hui pour contrer les actions de la secte Boko Haram qui menace sans cesse nos frontières, selon vous ?

 

En tant que Franco-Camerounais, j’exhorte mes compatriotes de la diaspora et ceux du pays à soutenir fortement le combat que mène le président Paul Biya, contre Boko Haram du Nigéria ou du Cameroun, parce qu’un pays en guerre ne vous sert plus à rien, les exemples en Afrique sont multiples. Trois réalités s’imposent dans la tentative de destabilisation du Cameroun d’aujourd’hui : première réalité, les mauvais Camerounais qui seraient tentés de rejoindre les rangs de Boko Haram contre le Cameroun-  doivent savoir  qu’il y a depuis 1990, un espace de dialogue politique dans notre pays, que, s’ils sont contre la politique que mène Paul Biya, qu’ils attendent  la présidentielle camerounaise pour sanctionner celle-ci – deuxième réalité, les Etats-Unis, la Communauté Européenne ne doivent pas regarder les bras croisés la Centrafrique, le Cameroun s’installés dans des guerres civiles – troisième priorité, le Tchad, le Nigéria et la France signateurs des accords pour combattre Bokom Haram, doivent impérativement appliqués ses accords sur le terrain, parce qu’il est incompréhesible qu’à ce jour, seul le Cameroun combat les assauts quotidiens de Boko Haram au Nord du Cameroun, où sont les alliés ?

 

par Dariche Nehdi

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2 commentaires

  1. Très belle analyse de mon mentor le Dr Mathieu Mbarga-Abéga journaliste-politique et écrivain à l’International de la situation qui prévaut dans la sphère camerounaise avec des propositions utiles pour la cohésion des camerounais au lieu de la division qui semble plaire à nos dirigeants.Comme j’aime à le dire le Cameroun nous appartient tous et c’est nous tous de le construire ce beau pays de l’Afrique centrale .Aline Zomo-Bem .

  2. Bravo pour la publication de mon interview dans votre site en construction: Que les Africains prennent en charge leur responsabilité pour construire l’Afrique qui vient. Dr Mathieu MBARGA-ABEGA, journaliste politique et écrivain à Paris.

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