Petit Bozard : « Dans 10 ans le Mbolè sera au-dessus du coupé décalé…»

Avec sa chanson DDG, Petit Bozard a fait une entrée fracassante dans la scène musicale camerounaise, aujourd’hui il fait partie des lieutenants du Mbolè, rythme musical issu des sonorités des sous-quartiers. De manière humble il a bien voulu répondre à nos questions.

Bonjour Petit Bozard et merci de répondre aux questions de Culturebene.

Bonjour, je vous en prie

Vous êtes présenté sur la scène musicale camerounaise comme une star incontestée, on aimerait savoir d’où vient Petit Bozard ?

Petit Bozard c’est un gars du kwatta , un enfant des sous-quartiers, un enfant qui n’a pas connu le lait mais plutôt la farine et qui s’est battu pour atteindre ses objectifs.

Vous êtes originaire de quelle partie du Cameroun ?

Je suis le mélange entre les régions du Centre et de l’Est.

D’où vient l’amour pour la musique ?

Depuis tout petit, j’ai toujours été intéressé par la musique, c’est un don de Dieu, le talent est venu seul, à force de travailler on s’est imposé.

Pourquoi avez-vous choisi le mbolè ?

Déjà j’étais un champion pour fuir l’école, je partais toujours voir les grands frères qui animaient dans les veillées parceque je sacrifiais mon sommeil, j’ai mis ma tête dans ça et voilà aujourd’hui ça a payé.

Dans quel contexte avez-vous composé la chanson « Détecteur de Gué » qui vous a rendu célèbre ?

Cette chanson c’est l’histoire de mon papa, c’est une réalité car à Mvog Ada ça ne blaguait pas, quand j’étais petit c’est derrière nos toilettes que les grands frères du quartier fumaient le mbanga (chanvre indien).

Pourquoi avez-vous invité Petit Virus dans cette chanson ?

J’invite Petit Virus parceque je voulais quelqu’un qui devait confirmer ce que je dis dans ma chanson et je l’ai donc contacté pour ça.

Après Détecteur de Gué vous avez fait sorti une chanson où vous dites que c’est Bob Marley qui a allumé le Gué pourquoi Bob Marley ?

Bob Marley Justement parcequ’il fallait trahir quelqu’un et comme on ne trahit pas la mafia, on ne peut pas donner le nom d’un dealer, j’ai préféré dénoncé Bob Marley parceque c’est lui qui est le premier à allumer le gué, j’ai dit de ne pas envoyer la police m’arrêter, si quelqu’un peut aller ressusciter Bob Marley qu’il parte me trahir chez lui.

Dans 10 ans où voyez-vous le mbolè ?

Dans 10 ans moi je vois le mbolè s’imposer sur la scène africaine comme le coupé décalé, ça va éteindre tous les autres rythmes musicaux car dans le mbolè, il y’a pas les faux trucs comme l’homosexualité et la magie noire, on travaille dur et ça veut dire que dans 10 ans le mbolè sera au-dessus du coupé décalé.

Comment avez-vous rencontré DJ Lexus ?

DJ Lexus c’est un grand frère qui aime le mbolè, actuellement il est Celui-là qui veut mettre ce rythme musical à un très grand niveau, c’est le père du Mbolè. Je l’ai rencontré dans les veillées et derrière certains grands frères qu’on ne veut pas citer leur nom parcequ’ils ne nous servent à rien et je tiens à lui dire merci pour ce qu’il fait dans le mbolè.

On sait que vous avez déjà écumé plusieurs salles de spectacles, quel est le spectacle qui vous a le plus marqué ?

Le spectacle qui m’a le plus marqué est celui d’Ekali où les fans étaient vraiment très déchaînés.

Prévoyez-vous faire un featuring avec les autres stars du Mbolè à l’instar des Crazy Mix ou Paco Junior ?

– Le featuring on le prépare, ça sera prêt à n’importe quel moment, c’est juste qu’on respecte certains procédés.

Quels conseils pouvez-vous prodiguer aux jeunes ?

Il faut beaucoup travailler, faire usage de beaucoup de patience et beaucoup prier Dieu.