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Njopa Bivina Odile Gaétane nous présente son premier roman « Muselé(e)s, le piège des apparences »

Présentation de l’auteure

Njopa Bivina Odile Gaétane est une auteure écrivaine au parcours riche et diversifié. Trilingue en français, anglais et allemand, elle excelle dans la traduction et la terminologie, apportant une précision linguistique à son œuvre. En tant qu’entrepreneure et archiviste assermentée, elle allie créativité et rigueur professionnelle, ce qui enrichit sa perspective littéraire.

Son premier roman, Muselé(e)s, le piège des apparences, a captivé les lecteurs par son exploration profonde des thèmes de l’identité et des attentes sociales. À travers sa plume incisive, elle invite à une réflexion sur les enjeux contemporains, faisant de son écriture un miroir des défis auxquels sont confrontées les jeunes générations. Il a été édité par les éditions de Midi.

Njopa Bivina Odile Gaétane est non seulement une voix nouvelle de la littérature, mais aussi une ambassadrice des cultures qu’elle représente, témoignant de la richesse de la diversité dans ses écrits. Son engagement en faveur de la littérature et de la psychanalyse littéraire approfondissent son désir de connecter les peuples et les idées au-delà des frontières.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui vous a conduit à l’écriture ?

Depuis mon enfance, l’écriture a toujours fait partie de ma vie. Ma mère, très tôt, a perçu mon amour pour les mots et les histoires. Elle m’encourageait sans relâche en ajoutant un cahier à ma liste de fournitures scolaires, qu’elle appelait avec tendresse « le cahier des histoires de Gaétane ». Ce geste simple mais significatif a été déterminant.

Chaque page de ce cahier était une invitation à explorer ma créativité et à développer mon imagination. Grâce à ce soutien inconditionnel, j’ai appris à exprimer mes pensées, mes rêves et mes émotions à travers l’écriture. Cette passion ne m’a jamais quittée, et c’est ce qui m’a conduit à devenir auteure. L’écriture est devenue pour moi une façon de partager des histoires qui résonnent avec mes expériences et celles des autres.

Quelles expériences personnelles ou influences ont façonné votre vision et votre style d’écriture ?

Mon parcours d’écrivaine a été profondément influencé par mes expériences personnelles et mes lectures. En particulier, j’ai adopté la psychanalyse littéraire après avoir découvert les œuvres d’Évelyne Mpoudi Ngolle, notamment son livre Sous les cendres, le feu. Cette lecture m’a ouvert les yeux sur la puissance des récits intérieurs et sur la manière dont les traumatismes et les émotions façonnent nos vies et notre écriture.

L’approche psychanalytique m’a permis d’explorer des thèmes complexes tels que l’identité, la mémoire et les relations humaines. Cela m’a poussée à plonger plus profondément dans la psyché de mes personnages, à comprendre leurs motivations et leurs luttes. Grâce à cette perspective, je cherche à créer des récits qui ne sont pas seulement narratifs, mais qui touchent aussi à l’univers émotionnel et psychologique des personnages, rendant ainsi mes histoires plus authentiques et résonnantes.

Comment est née l’idée de Muselé(e)s, le piège des apparences ? Y a-t-il une anecdote particulière qui a inspiré ce roman ?

L’idée de Muselé(e)s, le piège des apparences est née d’une curiosité profonde pour la complexité des comportements humains. J’ai toujours été fasciné par la façon dont nos actions, nos choix et nos sacrifices peuvent être influencés par des normes culturelles, des attentes sociales et, finalement, par notre désir collectif d’appartenance et de bonheur.

En me penchant sur certaines cultures africaines, j’ai été particulièrement interpellé par la manière dont les femmes, souvent, se voient imposer des rôles qui les contraignent à supporter des situations difficiles au nom du « bien du foyer ». Cela soulève une question fondamentale : pourquoi ce sacrifice au profit d’un idéal familial qui peut parfois sembler destructeur ? La maternité et la création d’une famille devraient être des sources de joie, mais elles s’accompagnent aussi de lourds fardeaux émotionnels et psychologiques.

Pour mieux comprendre cette dynamique, j’ai commencé à dialoguer avec des femmes de diverses origines, puis j’ai élargi mes échanges aux hommes. Ce processus m’a permis de réaliser que le phénomène du musellement dépasse les genres. Chacun, à sa manière, ressent la pression de se conformer à des attentes sociales qui valorisent les apparences au détriment de la vérité intérieure. Les récits partagés étaient souvent empreints de douleur, de lutte et d’une quête de libération.

Ainsi, Muselé(e)s, le piège des apparences devient une exploration des conséquences de cette quête d’authenticité dans un monde où les apparences priment. Le roman met en lumière la lutte de chacun pour se libérer des chaînes invisibles qui entravent leur expression véritable, et pose des questions essentielles sur l’identité, le choix et la liberté individuelle. En fin de compte, il s’agit d’une invitation à réfléchir sur ce que signifie réellement être soi-même dans un contexte où les normes et les attentes peuvent sembler écrasantes.

Le titre de votre livre évoque un sentiment de contrainte. Que signifie-t-il pour vous et quel message souhaitez-vous transmettre à travers lui ?

Le titre Muselé(e)s, le piège des apparences évoque effectivement un sentiment de contrainte, mais il va bien au-delà. Pour moi, il symbolise l’idée de la lutte pour la liberté et l’épanouissement, tant pour les hommes que pour les femmes, mais en particulier pour ces dernières, qui ont souvent été enfermées dans des rôles imposés par des clivages sociétaux.

Dans de nombreuses cultures, les femmes ont longtemps été muselées par des attentes rigides, des normes qui limitent leur potentiel et leur droit à l’autodétermination. En les représentants dans le titre, je souhaite attirer l’attention sur cette réalité douloureuse, mais également sur la nécessité de briser ces chaînes. Il s’agit d’un appel à la libération, à la revendication d’une voix authentique, libre de toute contrainte.

À travers ce livre, je veux transmettre un message d’espoir et d’émancipation. Chaque individu mérite de s’épanouir, d’explorer son identité sans avoir à se conformer à des stéréotypes ou à des pressions extérieures. La véritable liberté passe par la reconnaissance de nos propres désirs et aspirations, et par la capacité à les poursuivre sans crainte de jugement ou de réprobation.

En exposant les luttes et les aspirations des personnages, j’espère encourager une réflexion sur les changements nécessaires pour permettre à chacun, et en particulier aux femmes, de se libérer des muselières invisibles qui entravent leur chemin vers l’épanouissement. En fin de compte, Muselé(e)s, le piège des apparences est une ode à la liberté et à la possibilité de vivre pleinement sa vérité.

Les personnages de votre roman semblent très diversifiés. Comment avez-vous développé leurs histoires et leurs personnalités ?

Pour développer les personnages de Muselé(e)s, le piège des apparences, j’ai voulu refléter la richesse et la diversité des expériences humaines. Chaque personnage est le fruit d’observations, d’échanges et de réflexions profondes sur les dynamiques sociales qui les entourent.

J’ai commencé par m’intéresser à des archétypes issus de différentes cultures et milieux, tout en veillant à leur donner une profondeur individuelle. Chaque protagoniste incarne des luttes et des aspirations uniques, représentant des voix souvent sous-représentées. J’ai réalisé que ces histoires pouvaient s’entrelacer pour former un tableau plus large de la condition humaine, et c’est en dialoguant avec des personnes de divers horizons que j’ai pu enrichir leurs parcours.

Leurs personnalités ont été façonnées par leurs contextes, mais aussi par leurs interactions les uns avec les autres. J’ai cherché à mettre en avant les contradictions et les nuances de chacun, car la vie est rarement binaire. Par exemple, une femme qui semble conformiste peut cacher des désirs ardents de liberté, tandis qu’un homme traditionnel peut ressentir des tensions internes face aux attentes sociétales.

Chaque personnage a été conçu pour poser des questions sur l’identité, le choix et la liberté. En explorant leurs histoires, j’ai voulu mettre en lumière les défis auxquels ils font face et la manière dont ils cherchent à se libérer des contraintes qui les musellent. Ce processus a été non seulement un exercice de créativité, mais aussi une exploration empathique des luttes humaines universelles. En fin de compte, cette diversité de personnages enrichit le récit et permet au lecteur de se connecter à des expériences multiples et variées.

Avez-vous rencontré des défis particuliers lors de l’écriture de ce roman, et comment les avez-vous surmontés ?

Écrire Muselé(e)s, le piège des apparences a effectivement présenté plusieurs défis, tant sur le plan créatif qu’émotionnel. L’un des principaux obstacles a été de trouver le juste ton pour aborder des sujets sensibles et parfois douloureux, notamment en ce qui concerne les luttes des femmes face aux contraintes sociétales. Je voulais être respectueux tout en transmettant la profondeur des émotions et des expériences de mes personnages.

Pour surmonter ce défi, j’ai consacré beaucoup de temps à la recherche et à l’écoute. J’ai dialogué avec des femmes et des hommes de différentes cultures, leur permettant de partager leurs histoires et leurs ressentis. Ces échanges m’ont offert une perspective précieuse et m’ont aidé à ancrer mes personnages dans une réalité authentique.

 

 

Quel impact espérez-vous que votre livre ait sur vos lecteurs, en particulier sur les jeunes générations ?

À travers Muselé(e)s, le piège des apparences, j’espère toucher profondément mes lecteurs, et en particulier les jeunes générations. Mon souhait est que ce livre les inspire à réfléchir sur leur propre identité et à remettre en question les normes qui les entourent.

Je souhaite qu’ils se sentent reconnus dans les luttes et les aspirations des personnages, qu’ils voient que même dans les situations les plus difficiles, il existe toujours un chemin vers la liberté et l’épanouissement. En partageant ces histoires, je veux leur montrer que chacun a le droit de vivre authentiquement, sans se sentir muselé par les attentes sociétales ou culturelles.

Plus qu’un simple récit, j’espère que Muselé(e)s, le piège des apparences servira de catalyseur pour des conversations importantes sur la liberté, l’égalité et l’amour de soi. Je veux encourager les jeunes à s’engager activement dans leur communauté, à soutenir les voix qui sont souvent étouffées et à lutter pour un monde où chacun peut s’exprimer librement.

Enfin, j’espère que ce livre leur apportera une dose d’espoir et de courage. Qu’ils réalisent que même si le chemin vers l’épanouissement peut être parsemé d’obstacles, chaque pas vers la liberté personnelle est précieux. Si mes lecteurs, jeunes et moins jeunes, peuvent quitter les pages de ce roman avec une conviction renouvelée de leur propre valeur et de leur capacité à changer les choses, alors mon objectif sera atteint.

Enfin, quels sont vos projets futurs en tant qu’auteure ? Y a-t-il d’autres thèmes ou genres que vous aimeriez explorer ?

En tant qu’auteure, je nourris de grandes ambitions pour l’avenir. Je suis actuellement en train de travailler sur plusieurs nouveaux projets qui poursuivent l’exploration des thèmes de l’identité, de la liberté et des luttes humaines, mais sous des angles différents. Chaque livre que j’écris est une invitation à approfondir ces questions essentielles, et je suis impatiente de partager ces histoires avec mes lecteurs.

J’envisage également d’explorer d’autres genres, notamment le récit autobiographique et la fiction spéculative, qui me permettront d’aborder des problématiques contemporaines avec une approche originale. L’idée de mêler réalité et fiction pour traiter de sujets tels que la technologie, l’égalité des genres ou l’environnement m’enthousiasme particulièrement.

Un autre aspect de mes projets futurs est la traduction de mes œuvres en anglais. Je crois fermement que les histoires que je raconte, et surtout les expériences de ceux qui se sentent muselés, méritent d’être partagées avec un public mondial. La traduction permettra d’élargir l’impact de mes récits et d’initier des dialogues interculturels.

Mon objectif est de toucher un plus grand nombre de lecteurs, de susciter des réflexions et des discussions autour des thèmes universels que nous partageons tous. En somme, je suis déterminée à continuer d’écrire, à innover et à toucher des cœurs à travers mes mots, afin que chaque livre puisse contribuer à un monde plus conscient et plus libre.

 

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