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Aline Zomo-Bem se raconte

Un livre de plus sur le viol ? En lisant la quatrième de couverture du livre « L’enfant de ma mère m’a violée », la question vient à l’esprit. Aline Zomo-Bem s’inscrit clairement dans cette volonté de parler pour exorciser un épisode traumatisant de son enfance. Mais ici, l’auteur choisit l’humour, sa marque de fabrique. Dans cette autobiographie, les acteurs du drame sont l’artiste née il y a 45 ans à Paris dans une fratrie aimante. Et puis, il y a ce demi-frère (dont nous tairons le nom), né d’une première union de sa mère, qui leur est présenté. Aline Zomo-Bem est alors âgée d’une dizaine d’années et les viols commencent. « Il prenait bien son pied…c’était répugnant car il sentait le bouc ». La jeune fille va subir ces assauts pendant deux ans, sans en parler à sa famille. Mais la haine accumulée est bien là, enracinée, implacable…elle transpire même de chaque phrase de ce livre de sept chapitres.

Cette animosité n’a d’égale que l’admiration qu’elle porte à son défunt père, Abel Zomo-Bem, journaliste et écrivain, bien présent dans son récit. Car, contrairement à ce que suggère le titre, le livre ne se limite pas qu’à ce drame. Aline Zomo-Bem raconte, par exemple, comment elle se retrouve à Paris grâce à la générosité d’un « ange » et doit se battre pour survivre. Son mariage avec un chanteur camerounais de « troisième zone » n’échappe pas à cet examen de conscience. Le lecteur aurait pourtant aimé en savoir un peu plus sur les relations qu’on devine conflictuelles entre le bourreau et sa victime, sur l’impact que cet évènement a eu sur sa vie d’adulte, de femme. On suppose juste que les relations difficiles d’Aline Zomo-Bem avec sa mère sont le résultat de cette situation. Tout comme le fait qu’elle ait littéralement brûlé la vie par les deux bouts à un moment. D’ailleurs, elle reconnaît que c’est une chance qu’elle n’ait pas choppé une MST à cette époque. « Le contact était direct et sans ambages », affirme-t-elle avec une pointe d’humour.

Aline Zomo-Bem, déjà auteur de deux  livres et de six nouvelles, ne cache rien de ses faiblesses et fait preuve de beaucoup de fraîcheur dans son écriture. Sa participation avec « L’enfant de ma mère m’a violée » au Salon du livre à Paris, dans quelques semaines, apparaît comme un joli succès pour la jeune auteur qui annonce un nouvel ouvrage. Cette fois sur les (très) nombreux hommes qui ont traversé sa vie. Peut-être un nouveau rendez-vous croustillant avec une écriture peu avare de noms, ni de détails

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