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Saturne Ange Touani : « je cumule les arts culinaires, la littérature et la mode… »

On va tout d’abord vous permettre de vous présenter à nos internautes…

Oui, je suis Saturne Ange Touani, citoyen camerounais polyculturel c’est-à-dire ayant des origines du Centre, du Littoral et de l’Ouest.

Vous êtes un nom très connu dans l’univers de la mode au Cameroun ; parlez-nous en.

Le mannequinat à la base, c’était pas une passion pour moi, ça je le précise ; pour la petite histoire, à une époque je suis au Collège Jean-Paul II de Mbalmayo, où on paye la pension en même temps que la tenue de clase et il s’est trouvé que j’étais grand de taille. Un jour, c’est mon professeur de Moral qui m’interpelle sur mon style et mon vestimentaire en me disant qu’il fallait peut-être que je m’oriente vers une filière qui y sied, genre IH (Industrie et habillement), et pourquoi pas, voir dans quelle mesure m’ouvrir sur le mannequinat. Un choix qui ne m’arrangeait pas, car j’avais un goût poussé sur la littérature et les arts culinaires. Alors un jour (en 2004), il m’informe qu’il y avait un évènement sur la mode et la culture, c’était le Mbam Art, et on avait lancé les castings du côté de Yaoundé. J’y suis allé et j’ai fait un parcours plein. L’univers était plaisant, mais il en fallait plus pour m’accrocher. Alors, deux années après, je suis allé du côté de Douala où résidait mon oncle Jemman, qui a son tour va également m’entrainer dans cet univers, en me disant : « Tu ne veux pas être mannequin, mais tu seras mon mannequin ». Voilà d’où part l’aventure. Ce dernier m’a moulé sur les théories de mode, et m’envoya tour à tour le représenter à un festival à Bafang appelé ZINGU, puis au festival organisé par Fotso Victor à Bandjoun le SACO. Après, c’est désormais sous les feux des projecteurs que je me retrouve, bref, de belles expériences quoi. La suite sera avec un grand monsieur, j’ai nommé Renel Kock, qui me dit : « Viens on va travailler à Yaoundé », car aimant ce que je fais, mais c’était très compliqué, car j’étais à Ngaoundéré (université) où je faisais Chimie Alimentaire. Sauf qu’àà Ngaoundéré, pas mal d’évènements de mode s’y tiennent, et on me sollicite de nouveau. Cette fois-ci, c’est moi qui relance Renel Kock et je lui dit, bah écoute, quand je reviendrai à Yaoundé, on travaillera ensemble.

Parlez-nous de ce retour à Yaoundé…

C’est en 2011 que j’y retourne, puis logiquement j’intègre SONO MODE de Renel Kock comme mannequin, mais je me vois propulsé à la tête de cette agence que je dirigerai pendant deux ans. Après ça, j’ai voulu donner un peu de moi ailleurs, surtout qu’au Cameroun, ils sont très peu à maitriser l’éthique de mode. Le mannequinat n’est pas que se lever sur ses talons et marcher…

D’où votre livre…

Exactement, c’est ce qui m’a emmené à commettre « Ethique de Mode » qui a d’ailleurs été bien accueilli car renfermant le renforcement de capacités, chorégraphies de mode, etc. J’interviens d’ailleurs comme expert dans le renforcement de capacité chez Souleman Bon Pius Agency en théorie de mode, chez BM Agency en mannequinat, et pour ce qui est de la rubrique photo chez Diaw Design. Mais je travaille principalement chez SONO MODE en fitness. Mon emploi du temps est ultra chargé, car je cumule les arts culinaires, la littérature et la mode.

C’est pas épuisant à la longue ?

Si c’est très difficile, on vient de me sollicité par ailleurs comme chorégraphe national de Miss Prestige, dont je ressors des présélections du côté du grand Nord.

Des regrets dans ce milieu, jusqu’ici ?

Déjà le métier de mannequin au Cameroun n’est pas reconnu à sa juste valeur, mais il faut aussi reconnaitre que les mannequins ne font pas assez d’efforts pour se mettre au niveau de ceux des autres pays comme l’Afrique du Sud et le Nigéria.

Peut-être parce que les moyens ne sont pas toujours au rendez-vous ?

Peut-être, mais il faut reconnaitre que dans les années 1970 le football n’était pas ce que nous vivons aujourd’hui où les joueurs cumulent des fortunes ; même le métier de mannequin peut très bien nourrir son homme. Tenez par exemple, le mannequin le mieux payé du monde avec 30 millions de dollars, Gisele Bündchen, gagne plus que le footballeur le mieux payé du monde avec 18 millions de dollars. Donc il faudrait bien que les mannequins le comprennent aussi ; dans ce sens je suis en train d’écrire mon nouvel ouvrage « Autopsie de la mode camerounaise ». Dans cet ouvrage je fais également part de mes enquêtes qui font état du fait que sur 100 mannequins au Cameroun, 90 font ce métier par suivisme.

Un message à porter à l’endroit de qui vous voulez ?

Déjà je m’adresse au ministre des arts et de la culture ; le mannequinat est un art au même titre que la danse, le cinéma ou encore la musique. Avec le mannequinat, le Cameroun est aussi à même de sauvegarder son grenier culturel. Donc maximisez les capitaux pour ce métier. Le président de la République a reconnu dans un discours, le métier de moto-taxi, pourquoi pas celui du mannequin ? Quand on sait que la première dame elle-même a été mannequin de Blaz Design dans sa jeunesse.

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