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One Love : « Beaucoup comme Maahlox reconnaissent mon style ; Franco c’est ma photocopie »

Depuis votre premier album « Le Ghetto veut aussi Nyama », votre répertoire s’est enrichi de pas mal d’autres titres et de collaborations aussi. Aujourd’hui vous revenez avec « Un nouveau souffle »…

Exactement, ma dernière trouvaille c’est Un nouveau souffle. « Un nouveau souffle » parce que je pense avoir travaillé longtemps dans la musique certes, mais j’estime n’avoir pas tout donné. L’autre raison est que j’ai essayé de chercher ailleurs, de m’ouvrir à d’autres horizons, à d’autres cultures, à d’autres styles. Et pour finir, « Un nouveau souffle » parce que c’est un album travaillé dans les conditions vraiment professionnelles ; c’est à 80% joué en live. Vous savez, ça faisait un bon bout que mes fans, d’ici et d’ailleurs, ne m’avait plus écouté, alors il fallait bien qu’ils sentent quelque chose de nouveau et de particulier à l’écoute de ce nouveau projet.

Mais dans le fond, l’originalité de One Love à travers son « ghetto style » est toujours présente ; pourquoi avoir maintenu cette empreinte ?

Pour dire vrai, je me sens bien dans ce que je fais, et mon souci n’a jamais été de changer fondamentalement mon style sinon de l’améliorer. Alors je me suis dit : c’est important de garder mon originalité, mon authenticité, parce qu’en réalité et il ne faut pas se le cacher, il y a des jeunes artistes camerounais qui sont en train d’éclore et qui ont été bercés par du One Love. Une fois, il me souvient que l’AFP était venue faire un reportage sur le rap dit camerounais : Le Ngokoma. Ils nous avaient interviewé Krotal, Koppo et moi ; et tout récemment la chaine Vision 4 est venue vers moi pour le même sujet, donc pour vous dire que ce style que j’ai choisi dès le départ est un style porteur et je suis fier de compter parmi les rares qui maintiennent encore sa flamme.

On remarque pourtant des jeunes qui font pratiquement dans le même style… Se seraient-ils inspirés de One Love ? A Douala déjà, le jeune rappeur Franco en est la parfaite illustration.

Franco ? Bref, je ne le connais pas ; sinon, il y a un peu plus d’un an on m’a appelé pour me dire qu’il y avait un jeune à Douala qui faisait comme moi, alors j’ai décidé d’écouter ce qu’il faisait.

Et ?

Disons que la première chose qui m’a marqué c’est son titre « Les filles d’aujourd’hui » ; c’est carrément la reprise de mon titre à succès « Les yoyettes d’aujourd’hui ». Mais rassurez-vous, ça ne m’a pas choqué, vous savez je suis quelqu’un d’ouvert et de compréhensif. Je pense que si quelqu’un veut faire dans du One Love, ça voudrait tout simplement dire que ce que je fais est bien. Sinon, on reconnait toujours l’original de la photocopie ; et je crois qu’il reconnait sa place…

(On coupe) Êtes-vous en train d’insinuer que Franco c’est la photocopie de One Love ?

Je ne vais pas mâcher mes mots ; Franco c’est la photocopie de One Love. Pour ceux qui ont la mémoire courte, One Love c’est d’abord 12 années pleines dans le hip hop, beaucoup de belles choses dans ce monde. Franco, ça ne me dérange pas qu’il ait copié mon style, encore qu’il fait bien. Ils sont nombreux qui d’ailleurs reconnaissent que c’est moi qui les ai inspiré. Je parle de Maahlox, bref ils sont nombreux, je ne saurais tous les citer. Pour eux je suis une référence et je ne peux qu’en être honoré. La musique c’est un peu comme une secte, donc on a toujours besoin des adeptes. Si j’en draine, bah tant mieux. Je n’entrerai jamais dans une guéguerre avec qui que ce soit.

One Love aujourd’hui se veut plus sensibilisateur ; à écouter l’extrait « Tu exagère » dans son dernier album, on saisi son envie d’en découdre avec certains artistes qu’il taxe de « pornos ». La question qu’on se pose c’est : One Love serait-il monté par une tierce ou certaines têtes ne lui plairaient-il pas?

La force de One Love c’est déjà de ne jamais se laisser instrumentaliser ; là, on est clair. Disons que l’histoire est simple : Un jour, alors que j’assistais à la remise des bulletins dans une école où j’étais invité pour prester, des petits enfants de 5-6 et 7 ans sont montés sur la scène pour interpreter des chansons obscènes et ces derniers exécutaient des dansent obscènes au vue et au su de tout le monde. Cette image m’a tellement révoltée que je me suis dit : Il faut faire quelque chose sinon nous sommes perdus. C’est quoi ce pays où la moralité et l’éthique sont au plus bas. Voilà comment je me mets à écrire cette chanson, « Tu exagère », tout en prenant le soin de citer les principaux concernés afin qu’ils mesurent les conséquences que leurs œuvres entrainent. Il faut absolument stopper la propagation de ce genre de musique. Mais je vais insister sur un point : Je n’ai aucun problème personnel avec quelque artiste que ce soit. Moi, c’est les paroles des musiques qui m’offusquent. Il est impératif que la censure revienne dans ce pays. Et je vais vous dire, ces artistes ne feront jamais une grosse scène à la « X-Maleya ». Vous les retrouverez toujours dans des snacks ou des discothèques. Nous autres nous nous battons pour mieux valoriser notre musique. Je ne suis pas là pour faire du buzz ; je suis un artiste qui construit une carrière. Et ça fait 12 ans que ça dure. Je prône le développement, je ne me contente pas de chanter, je propose aussi des solutions.

Des contacts ?

On peut avoir le support au numéro 73 53 01 16.

 

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