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Jules Wounkep : « J’aide parce que je suis d’abord patriote, avant d’être chrétien »

C’est depuis 1987 qu’il use de son doigté magique dans le domaine de la régie lumière ; ce fin technicien prodigue non seulement de précieux conseils à la jeunesse de son pays, mais forme également ces derniers pour une relève assurée. Nous l’avons approché, alors au sortir d’un cours sur les différentes formes d’éclairage…

Jules Wounkep, c’est un plaisir pour nous que vous ayez accepté nous plonger dans la lumière…

(Sourire) J’en suis tout éclairé de joie.

D’aucuns disent de vous, une immensité dans le domaine de la lumière ; en ce moment, vous formez bénévolement des jeunes dans le cadre du Muaye Sc’ne à l’Institut Goethe, mais on aimerait savoir d’où est parti cet intérêt pour les métiers de la lumière ?

Si vraiment il y en a qui me prennent pour une immensité, j’en suis agréablement choqué, et je dirais déjà que faire ce que l’on aime, facilite un certain nombre de choses. Mon premier contact avec l’Institut Goethe, j’étais un artiste peintre, et quand je découvre l’éclairage artistique notamment avec des télévisions-films, et des spectacles, pour moi c’était tout simplement des genres artistiques… Alors, tout s’est fait par passion. Le fait qui explique que j’aie accepté de former gratuite au Goethe c’est que tout professionnel est parfois scandalisé par l’ignorance qui entoure son métier, alors il lui vient une envie soudain de partager, et de mieux faire connaitre. Mais pour revenir à mon parcours, disons que j’ai participé à un concours, je ne dirais pas que j’étais le plus brillant, mais j’ai pu m’illustrer. Là nous sommes en 1987… Mais j’estime que mon expérience en tant qu’artiste peintre y a été pour beaucoup, surtout mes antécédents au lycée technique.

La « lumière », un domaine vaste, on imagine…

C’est carrément tout un univers ; si je fais allusion au cours que j’ai donné aujourd’hui, on  a parlé d’éclairage notamment celui domestique (maison, bureau, magasin etc), public (rues, stades etc), il y a le groupe des éclairages artistiques (télévisions, films, photos, scènes, spectacles), encore que qui dit éclairage de spectacles, il faudrait bien déterminer quel type de spectacle…

Puisque nous parlons des spectacles, on constate malheureusement que malgré l’évolution des choses, la plupart de nos scènes manquent de créativité : les lumières sont toujours statiques, et sont rarement animées, parfois même il n’y a pas assez de lumières…

Vous savez, être éclairagiste est un travail particulièrement éprouvant. Permettez-moi de vous raconter une anecdote ; quand nous entrions à la CRTV nous étions 12 après le concours. Mais en 2012 quand je partais de là, nous n’étions plus que 3.

Pourquoi êtes- vous parti ?

Pour des raisons personnelles… Bref, il est vrai qu’il ait eu deux décès entre temps, mais plusieurs avaient démissionné, et certains ont changé carrément de profession. Voilà les réalités de ce métier, en plus du fait que beaucoup ne ressentent l’importance, car on préfère acclamer l’artiste qui preste or il y a toute une régie technique qui veille à ce que le spectacle soit beau et réussi. Une vraie scène incombe plusieurs jours de travail acharné.

Et comment on se sent quand on prend sur soi de transmettre un savoir –parfois négligé- aux jeunes ? Est-ce un sentiment légèrement amer qui vous habite ?

Vous savez, j’ai une culture chrétienne qui m’emmène à toujours partager avec autrui, en suite il y cet élan patriotique qui ne me quitte jamais : faire le bien pour mon pays. Vous savez je suis soucieux de la jeunesse, surtout quand on parle de Lampedusa, c’est histoires tristes. Pourquoi ces jeunes partent comme ça ? Risquer leur vie en traversant l’océan, comme ci tout espoir était perdu ? Or notre pays est d’une richesse inépuisable. On m’a raconté l’histoire d’un missionnaire, qui un jour en parcourant le pays, s’exclama : « Mais ce pays est un scandale divin ! » Tellement le pays est riche et beau… On a des potentiels dans ce pays, de tout ordre, notamment humain, naturel, et autre. Le fait d’accepter partager avec ces jeunes ce j’ai appris, contribue à leur faire comprendre qu’il y a de l’espoir.

Quel avenir pour la « lumière » au pays ?

Quand on travail, ça veut dire qu’il y a espoir, absolument. Quand on est disposé à transmettre aux jeunes, ça veut dire qu’il y a espoir. Quand il y a des espaces comme l’Institut Goethe, qui offre gracieusement leur cadre pour des formations, ça veut dire qu’il y a espoir. Donc il y a une volonté intérieure, qui ne demande qu’à sortir.

 

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